Les bonnes pratiques pédagogiques pour favoriser l’apprentissage
Chez Seven, il y a une mission qui compte beaucoup pour nous : que les participants ressortent grandis des formations. Quand nous sélectionnons nos intervenants, en plus de la grande expertise que nous attendons d’eux, nous veillons à les sensibiliser à l’évolution du développement personnel et professionnel des participants. L’enjeu : que tous les participants et pas seulement la majorité, comprennent les concepts étudiés. Nous sommes fiers de compter une communauté d’intervenants (de plus en plus nombreuses d’ailleurs) motivés, désireuse de faire évoluer la transmission des contenus et soucieuse d’adopter les meilleures pratiques pédagogiques. Par notre expérience, les retours constructifs de nos anciens participants et nos échanges avec nos partenaires, nous avons relevé trois bonnes pratiques (bien qu’il y en existe davantage) que chaque intervenant peut appliquer mais aussi toute personne ayant besoin de partager un contenu à une audience. Nous vous les partageons au travers de cet article.
1/ Stimuler l’autonomie des participants
Quand nous transmettons un savoir à autrui et souhaitons appliquer une pratique pédagogique efficace, il y a une condition qui nous semble tout d’abord essentielle : offrir de la liberté à celui qui apprend. Quand nos intervenants, que nous appelons en interne “Seveners”, interrogent les participants sur un sujet, ils choisissent le plus souvent de ne pas leur apporter immédiatement la réponse. En les faisant chercher par eux-mêmes, ces derniers mémorisent mieux. Et même s’ils n’ont rien trouvé de convaincant, connaître l’opinion de leurs pairs et celle de leur intervenant, a pour effet de les intriguer. Une fois les propositions des participants collectées, l’intervenant apportera des informations complémentaires et ajoutera des correctifs s’il le faut. Le sujet posé sur la table ne contient parfois ni bonne, ni mauvaise réponse mais sert uniquement à stimuler les interactions du groupe. Dans ce contexte, l’intervenant ne prend point parti et s’assure que les participants fournissent des arguments, s’écoutent entre eux, soient capables de défendre leurs idées et de convaincre leurs homologues.
Ce sujet de liberté, nous ont amenés à nous demander quels étaient les pays qui favorisaient le plus l’autonomie dans la sphère éducative. Nous avons ainsi vu que les Etats-Unis en font partie, en comparaison de la France qui l’exploite un peu moins. Si nous prenons l’exemple des travaux à réaliser à la maison, on observera un net écart de pratique. Alors que les devoirs donnés aux étudiants français servent principalement à vérifier l’acquisition d’une connaissance, la pédagogie américaine encourage plutôt les étudiants à découvrir par eux-mêmes un concept, peu ou pas étudié en classe. En ce sens, Anis Jarboui, un professeur à l’Université de Sfax (en Tunisie) et à l’EM Normandie (en France), qui a donc la chance de connaître aussi bien la pédagogie française que tunisienne, nous faisait remarquer la similitude du système pédagogique américain avec celui tunisien. En effet, à Sfax, les étudiants sont invités à développer leur réflexion personnelle et à compléter leurs cours par des recherches complémentaires.
2/ Les encourager à essayer
Une deuxième bonne pratique pédagogique qui nous paraît indispensable : inciter à essayer. D’une part, nous pouvons parler d’essai dans le cadre des formations Seven, quand les participants appliquent les outils transmis dans leur quotidien pendant ou après les ateliers, observent l’impact de la formation dans leur vie et procèdent à des optimisations en fonction de leurs observations. Nous pensons qu’il n’y a pas de meilleures façons d’apprendre qu’en faisant. Notre “motto” : “learning by doing”.
Mais pour encourager à essayer, encore faut-il créer des conditions propices pour que les participants se sentent à l’aise et en confiance ! Nos Seveners et nous, Seven, avons un rôle à jouer. Ainsi, nous veillons à ce que, dans chacune de nos formations, il y ait des exemples inspirants qui démontrent que tenter amène à des résultats positifs. Nous mettons donc un point d’honneur à ce que dans chaque atelier, des temps de mise en application soient instaurés, temps durant lesquels les participants vont appliquer les conseils partagés, au travers de cas fictifs ou réels. Ils vont alors s’appuyer sur l’intervenant et leurs collègues pour se faire conseiller et être plus serein avant de se lancer en toute autonomie.
D’autre part, nous pouvons parler d’essai quand les participants partagent, durant la formation (ou le cours) une réflexion en cours ou une idée même s’ils ne sont pas certains de ce qu’ils énoncent. Que ce soit en école ou en entreprise, nos intervenants valorisent au maximum les temps d’échange, les retransmissions des exercices avec l’ensemble des participants, les débats posés à l’ensemble du groupe et rassurent leur groupe sur le fait qu’ils n’attendent pas de réponses correctes mais des opinions. Toutes ces actions développent ce climat propice à la participation. Les formations Seven deviennent ainsi l’opposé des cours où l’on n’ose point participer par peur de se tromper ou de se ridiculiser. Ils s’éloignent des cours magistraux, durant lesquels les “élèves” s’installent, écoutent, prennent des notes, lèvent la main pour demander le support de présentation et repartent sans poser de questions. Valoriser la culture de l’échec au sein des formations est, à notre sens, essentiel. Pour que la participation soit libre et détendue, il importe d’instaurer dès le début un climat rassurant. L’un des facteurs qui y contribue : c’est l’ice breaker. Durant ce court atelier de 10 à 15 minutes, les participants sont invités à réaliser une action simple et engageante, dont la finalité a un lien avec la thématique globale de la session.
3/ Faire de chaque acteur des passeurs de contenus
Quand nous décrivons Seven, il nous arrive de nous qualifier comme étant des “passeurs de contenus” mais à y regarder de plus près, nos participants le sont également ! En effet, ils s’échangent des conseils entre eux, se partagent des informations, soulèvent des points qui méritent que l’on s’y attarde. C’est en cela la beauté des formations ! Et ce qui est encore plus intéressant, c’est que chaque participant peut apporter quelque chose d’unique. Anis Jarboui professeur en France et en Tunisie, nous confiait que selon le pays de résidence de ses étudiants, ces derniers avaient une expertise plus poussée dans un domaine ou un autre. En observant le profil des étudiants, il a pu constater que les tunisiens avaient, selon lui, un niveau plus élevé dans les matières techniques telles que les mathématiques, les statistiques ou les probabilités; et qu’à l’inverse, les étudiants français étaient meilleurs pour développer un esprit critique, synthétiser des contenus et prendre la parole en public.
Les intervenants apprennent, s’enrichissent, grandissent, grâce à leurs échanges avec leurs participants et ce, peu importe leur expertise, leurs années d’expérience, leurs diplômes. Ils sont d’ailleurs nombreux à nous le faire remarquer. En effet, beaucoup nous informent de leur joie de renforcer leur capacité d’adaptation, de se confronter aux limites des théories grâce aux remarques des participants. L’un des objectifs de l’intervenant, est même de montrer aux participants qu’eux-mêmes sont apporteurs de contenu et que leur différence de profils est une force pour amener vers des solutions novatrices. L’alternance d’exercices en binôme, en groupe ou en classe entière permet donc aux participants expérimenter l’apprentissage par leurs pairs et de stimuler leur intelligence inter-personnelle. À cela, les intervenants veillent à ce que l’intelligence intra-personnelle des participants soit mise en éveil, par des temps d’introspection et de retransmission de leurs propres expériences.
Enfin, le plus important pour nous : que les participants associent apprentissage et plaisir. Au lieu de transmettre une théorie de façon classique (”je partage ce que je sais et je repars”), nous faisons vivre une situation précise aux participants, nous les convions parfois à des activités manuelles (cela peut leur arriver de découper, dessiner) ou rédactionnelles, nous les accompagnons pour qu’ils se projettent sur une situation donnée, nous les faisons répondre à des énigmes, etc. En d’autres termes, nous travaillons sur la façon de transmettre pour rendre le contenu captivant et l’instant de formation, mémorable !
S’il existe plusieurs bonnes pratiques pédagogiques, trois nous paraissent essentielles pour celui qui est “apprenant”, bien que nous nous détachions de ce terme, car il sous-entend une relation verticale avec l’intervenant d’un côté et les participants de l’autre.
1- La première bonne pratique pour le formateur : favoriser l’autonomie des personnes qui composent le groupe. En encourageant chacun à effectuer des recherches, seuls ou à plusieurs, en patientant avant de partager son point de vue (pour ne pas influencer), les participants vont chercher par eux-mêmes et mieux retenir.
2- La deuxième bonne pratique : créer dès le début un climat de confiance permettant à chacun de lâcher prise. Il n’y a pas de bonne réponse à donner à tout prix. Le plus important, c’est de tenter même si nous ne sommes pas sûrs et de voir ce qui se passe pour en déduire des optimisations. Ce climat de sérénité peut se développer par un ice breaker subtilement choisi dans lequel la parole est donnée à chaque participant, mais aussi par une attention particulière portée sur la bienveillance, le respect et l’écoute, et enfin par un rappel de l’importance d’essayer. Qui ne tente rien n’a rien, n’est-ce pas ?
3- La troisième bonne pratique : développer une relation horizontale où l’intervenant est aussi bien le sachant que l’apprenant; et le participant aussi bien le sachant que l’apprenant. De cette façon, c’est un rapport d’égal à égal qui se crée entre tous les acteurs de la formation, qui deviennent tous des “passeurs de contenus” et des passionnés d’apprentissage. Vous constaterez alors que le goût d’apprendre est communicatif !
Enfin, si vous souhaitez aller plus loin, vous pouvez toujours écouter l’épisode 41 du podcast Learning By Doing, dans lequel Thomas Fraudet, fondateur de Seven, dévoile une partie de la méthode Seven.