La résilience au travail : une aptitude pour percevoir autrement ses missions
Leadership
Rapport conflictuel, difficulté financière, injustice, … ces situations probables, sont autant de changements soudains et désagréables. Selon le degré de « traumatisme » vécu par les individus, leur niveau de résistance face aux obstacles varie. À cela, d’autres facteurs entrent en jeu dans le développement de la résilience et permettent alors de rassurer ceux qui souhaitent développer cette aptitude. De plus en plus recherchées par les entreprises, ces bénéfices sont nombreux tant pour les managers que pour la société. Quels sont les avantages à tirer dans le cadre du travail et comment développer (ou renforcer) sa résilience ? Telles sont les questions auxquelles nous allons répondre ci-dessous !
Le choc, l’élément déclencheur de la résilience
La résilience désigne la capacité à s’adapter, à continuer de vivre et à progresser à la suite d’un choc. Le plus souvent, la douleur de l’événement est telle que selon l’individu qui l’expérimente, les petits tracas professionnels et personnels, sont peu problématiques. Cette situation provoque en lui une vision nouvelle ou quelque peu modifiée de la vie, lui permettant d’acquérir une prise de recul.
Prenez l’exemple de la crise sanitaire qui nous a, pour la plupart, surpris et amené à revoir certaines de nos habitudes (alimentation, rapport au digital, relation avec nos proches, télétravail, etc.). Peu de monde s’attendait à rester confinés durant un mois et 25 jours. Pour beaucoup, c’était un choc et pour certains, une façon de développer de nouvelles habitudes et compétences dont la résilience.
L’optimisme à tout épreuve
Lorsque l’impression d’avoir touché le fond se fait sentir, le résilient développe une vision optimiste. Alors que la probabilité de réussite est faible, que l’entourage souligne les difficultés et que les obstacles sont nombreux, il continue de croire en la réussite de son projet. Se battre encore et encore ; et ne pas s’arrêter aux freins rencontrés, voici les actions qu’il mène. En fin de compte, il déploie une nouvelle philosophie dans laquelle, l’échec y est vu comme un levier d’amélioration.
Ainsi, un collaborateur se voyant refuser ses propositions lors de 5 appels d’offres consécutifs, poursuivra ses efforts et gardera son entrain. Ces événements, qui pourraient à première vue être perçus comme décourageants, seront pour lui des moyens d’apprendre, de se perfectionner et de remporter l’appel d'offre tant désiré !
L’affect, mis de côté quand il le faut
Cette faculté pousse ainsi les résilients à accepter des situations auxquelles d’autres n'adhèrent pas. Ces derniers réagissent parfois de façon instinctive et peuvent se laisser submerger par leurs émotions. Quant aux résilients, ils peuvent grâce à leur prise de recul, subir de manière moins forte les sentiments négatifs et être proactifs.
Si l’un de vos clients se comporte de façon peu correcte, ou bien qu’un collègue vous reproche votre personnalité, ou encore qu’un fournisseur oublie de vous contacter, l’agacement, la tristesse, la perte de concentration et la chute de productivité pourraient se faire sentir ! Votre résilience vous permettra d’entendre ce qui est dit, de prendre en compte les commentaires constructifs et de passer outre les informations non pertinentes.
Une compétence à travailler pour être heureux
Plus nous la développons et plus notre gestion des conflits au travail s’améliore. Faisant plus sereinement face aux problèmes, ils adoptent un état d’esprit, les rendant parfois plus heureux. Précisons toutefois que le concept de bonheur nécessite au préalable un socle minimal de confiance en soi, ainsi qu’une capacité à faire confiance aux autres. Peut-être avez-vous des collègues étant d’un réel appui lors de situations complexes ? Ces derniers peuvent éventuellement vous pousser à vous dépasser, vous aider à dédramatiser ou vous apporter de la bonne humeur, de telle sorte que votre résilience se renforce peu à peu.
Une qualité cruciale pour un manager
Un manager est amené à répondre à une grande variété d’objectifs dont la plus complexe : mener ses équipes vers la réussite d’un projet. Or, celui-ci ne dépend pas seulement de sa bonne réalisation mais de la performance de ses collaborateurs. De nombreux facteurs qu'il ne maîtrise pas entrent en jeu et c’est ce qui rend sa mission plus stratégique et intéressante. S’il fait preuve de résilience, il pourra éventuellement inspirer d’autres, qui frappés par sa positivité, le prendront en exemple.
Une aide pour instaurer un bon climat de vie
Certaines situations sont plus favorablement vécues par ces individus. En effet, grâce à un lâcher prise, les périodes de tension peuvent être perçues avec un stress “convenable”, et donc amener une concentration et un sommeil meilleurs que les non-résilients.
Par l’expérience
L’expérience représente un facteur essentiel de la résilience. On pourrait l’associer aux personnes moins jeunes, cependant ce n’est pas tant lié à l’âge mais davantage aux expériences de vie et difficultés rencontrées. Plus ces dernières auront été grandes et plus la probabilité de développer une capacité de résilience s'avère forte.
Ainsi, certains combattants du front, survivants aux camps de concentration, personnes ayant perdu un proche, sont malgré eux, devenus plus résilients que ceux ayant rencontré une situation confortable durant ces périodes de conflits. Comme toute chose, l’histoire personnelle, pas forcément choisie, influe donc sur la capacité de résilience. Mais rassurez-vous, vous pouvez choisir de la travailler !
Par l’entraînement régulier
Que vous soyez déterminé par nature ou souhaitez le devenir, une chose est sûre, la résilience s’apprend, elle se développe ! Et pour cela, tout se joue sur votre mental. En vous conditionnant à poursuivre vos efforts même lorsque l’instant est délicat, la situation sera à terme moins désagréable.
Les sportifs de haut niveau en sont l’exemple parfait : alors que leur fatigue est présente, que leur douleur est intense et que la défaite est probable; leur persévérance est visible. Paradoxalement, les facteurs environnants les poussent à s’arrêter mais ils poursuivent leurs actions. Comment s’y prennent-t-ils ? Grâce à un entraînement régulier dans l’optique d’être fin prêt le jour J. Leur résilience devient même une aide dans l’acquisition de leur titre. Certes, leurs compétences y sont pour beaucoup mais sans leur résilience, ils n’auraient pu y parvenir.
Citons l’exemple de Clarisse Agbegnenou, une judoka française qui a remporté le 27 juillet dernier, la médaille d’or en judo aux JO de Tokyo pour la catégorie des femmes de moins de 63kg. Si sa victoire représente aujourd’hui une belle récompense, sa joie était moins présente il y a quelques années lorsqu’elle traversait une période de dépression. Heureusement, elle a su se relever pour s’exercer et devenir championne olympique !
Par la visualisation de l’échec comme un axe d’amélioration
La philosophie adoptée y est aussi pour beaucoup. Pour les individus développant cette aptitude, l’échec n’est pas une fin en soi mais un moyen pour s’améliorer. Ils se fixent des objectifs progressifs, leur permettant d’une part de suivre une direction claire et d’autre part d’évoluer progressivement. La méthode Kaizen, dite des petits pas, peut s’y prêter. L’idée est ensuite de se féliciter, ainsi que les autres, des petites victoires obtenues.
Ainsi, la résilience est un allié de taille pour affronter des situations délicates, accepter le changement et pousser à la persévérance. D’ailleurs, si vous êtes familiers avec la théorie sur la courbe de changement (définie dans un précédent article sur Booklet), la résilience pourrait vous faire penser à la dernière étape : l’acceptation. En effet, sur cette courbe, ce sont 5 phases que les individus expérimentent le plus souvent à la suite d’un événement inattendu : le déni, la colère, la prise de conscience, la résignation et l’acceptation. Au cours de cette dernière, de nouvelles habitudes s’ancrent et le regard vers le passé est enfin positif !
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